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Report: Epica The Classical Conspiracy Show Miskolc 14/06/08

4 participants

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Hutch



Report du concert d'Epica à Miskolc (Hongrie) le 14 juin 2008... Copier-coller du texte mis sur le forum de Métal Symphonique. Bonne lecture!

Le 14 juin 2008 était une date attendue par les fans d’Epica puisque le groupe allait donner son premier concert public avec orchestre et chœurs. Oublié pour un temps les bandes enregistrées des éléments symphoniques, Simone Simons, Mark Jansen et leurs camarades de jeu allaient jouer des morceaux dans un contexte où la moindre erreur de synchronisme entre l’orchestre, les chœurs et le métal pouvait entraîner une pénible cacophonie. Majoritairement composé de spectateurs hongrois, le public, qui compte aussi plusieurs fans hollandais, un grec, et 4 français (2 du fan-club officiel francophone The French Crusade, votre serviteur accompagné d’un collègue), entre fébrilement dans la patinoire de Miskolc. La troisième ville de Hongrie accueille Epica dans le cadre de son festival international d’opéra ; c’est la deuxième année qu’un groupe de métal va jouer avec un ensemble symphonique, Therion ayant essuyé les plâtres pour l’édition 2007 de l’évènement.

En prélude au concert, il est annoncé que suite à l’expérience de l’an passé, les chaises installées dans la fosse ne le seront que pour la première partie du spectacle (le programme classique), car il est évident que les fans d’Epica n’ont pas besoin de chaises pour apprécier les titres de leur groupe favori. Les lumières de la patinoire commencent de s’éteindre et l’orchestre entre sur scène, bientôt rejoint par les chœurs. Une courte attente, et le chef d’orchestre fait son apparition sous les ovations d’un public déjà conquis. « Palladium » tiré de l’album THE SCORE ouvre les hostilités et l’on sent déjà le haut niveau d’interprétation de l’orchestre : la version qu’il donne est beaucoup plus convaincante que l’originale car le morceau est joué par de véritables instruments classiques et non par des samples sonnant plus comme des démos. L’ambiance se veut solennelle et les membres d’Epica (sans Simone Simons qui n’interprétera que 2 titres dans cette première partie) arrivent sur le podium extrêmement concentrés. Mark Jansen voudrait bien dynamiser le public mais il s’assoit tranquillement et focalise son attention sur sa guitare. Le chef d’orchestre lance le « O Fortuna » tiré des « Carmina Burana » de Carl Orff et le groupe accompagne le bel ensemble symphonique avec beaucoup d’habileté. Il en sera de même pendant tout le set classique, où l’on n’a pas une fusion du métal et de l’orchestral mais de la musique orchestrale accompagnée par une formation métal. Le résultat, bien que singulier, n’en demeure pas moins fort convaincant, surtout qu’Epica n’a pas choisi les morceaux les plus simples du répertoire et se sort haut la main des difficultés techniques des morceaux.

Les deux premiers morceaux du set font croire que l’on va assister à un concert classique où l’ambiance sera recueillie. Cependant, c’est mal connaître le public d’Epica et du métal en général : dès le début du show, des spectateurs s’approchent de la scène pour photographier le groupe alors qu’il avait été précisé que tout le monde devait rester assis. Mais lorsque Simone Simons, vêtue d’une magnifique robe de diva, entre sur scène, une centaine de métaleux viennent à la scène pour admirer la chanteuse dont le charisme et la beauté naturelle n’ont échappé à personne. Visiblement surprise par une telle attitude, la jeune femme entame néanmoins son morceau (le « Dies Irae » de Verdi) comme si de rien n’était et confirme ce que l’on savait déjà : en plus d’être une excellente chanteuse de métal, la rousse hollandaise s’avère également une formidable interprète lyrique en conférant au morceau toute la dramaturgie et l’émotion que réclame son interprétation. Revenant à la fin du set, Simone Simons sera cette fois accompagnée d’une autre chanteuse lyrique pour un duo de toute beauté autour du « Stabat Mater » de Pergolesi ; le public ne manque pas de se faire remarquer par ses ovations mais cette fois-ci, la frontwoman d’Epica réclame le silence par un geste autoritaire de la main, ce que l’assistance lui concède tant bien que mal.


Si les membres d’Epica aiment la musique classique, ils citent également beaucoup les musiques de films et l’on n’est alors guère étonné de trouver dans le set des extraits des musiques de SPIDERMAN (Danny Elfman), L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE (John Williams) et PIRATES DES CARAIBES (créditée à Klaus Badelt pour des raisons contractuelles mais dont les thèmes principaux sont de Hans Zimmer) dont les compositeurs sont des artistes de référence pour les membres du groupe. Le rendu est globalement excellent, exception faite d’une légère cacophonie sur le thème de SPIDERMAN dont on dira, à la décharge du groupe, qu’il s’agit d’un morceau techniquement difficile à jouer en live.

La première partie du set prend fin au bout de 45 courtes minutes et après un entracte d’environ 20 minutes, l’orchestre, les chœurs et le chef d’orchestre remontent sur scène pour commencer la seconde partie consacrée aux chansons d’Epica. « Indigo » introduit le set et permet aux membres du groupe de faire une entrée triomphale, acclamés par un public qui va cette fois pouvoir se manifester comme il le souhaite. Simone Simons, cette fois vêtue d’un bustier et d’un pantalon noirs très sobres, arrive la dernière et commence les premières lignes vocales de « The Last Crusade ». La version proposée est excellente mais l’on a un peu de mal à entendre la chanteuse. Cette légère carence sera vite réparée puisque la jeune femme demande à ce que le réglage de son micro soit rectifié, permettant au reste set de se dérouler sans anicroche technique. La technique, parlons-en un peu car elle est fondamentale pour la réussite de n’importe quel concert mais plus encore pour un spectacle mélangeant des formations différentes : le son est d’une fluidité étonnante, certainement l’un des meilleurs qu’ait connu Epica aux dires de mon collègue ; je mettrai cependant un bémol sur le mixage entre le groupe face à l’orchestre et aux chœurs puisque les instruments métal couvraient parfois le symphonique, et plus particulièrement les chœurs dont on aurait voulu profiter un peu plus.

Néanmoins, on sait aussi que le mixage entre des formations hétéroclites est une discipline difficile et les quelques faiblesses relevées ici ou là n’enlèvent à la qualité d’ensemble d’un set de très haute tenue. Les grunts de Mark Jansen, moins nombreux qu’à l’accoutumée, interviennent cependant aux moments opportuns et s’avèrent d’une redoutable efficacité. La cohésion scénique entre les membres du groupe et leur communication généreuse avec le public sont exemplaires et donnent au concert une formidable énergie qui ne doit pas faire oublier les énormes qualités des chansons d’Epica qui trouvent enfin l’ampleur qu’elles méritent grâce à la présence d’un véritable orchestre et de chœurs massifs. Aucun titre n’est plus faible que l’autre et il est alors difficile de dire quel est le meilleur. Je relèverai simplement mes moments forts : « Chasing the Dragon » et son époustouflant lyrisme, « Blank Infinity » et son énergie telle que tout métaleux qui se respecte se démène comme un beau diable, le cultissime « The Phantom Agony » et le tout aussi référentiel « Consign to Obivion ». Les versions proposées permettent de se rendre compte de l’abattage technique contenu dans l’œuvre d’Epica, abattage servant une qualité de composition indéniable laissant sur le carreau pas mal de concurrents en mal d’inspiration et de créativité.

Selon l’expression consacrée, « réserver le meilleur pour la fin » peut être parfois une démarche pertinente et c’est ainsi que je vais maintenant vous exposer les immenses qualités artistiques dont fait preuve Simone Simons. La chanteuse a déclaré dans une interview donnée au site du concert qu’elle a pris des cours de chant supplémentaires afin de réussir sa prestation, et quelle prestation! Toute en nuance lors de la première partie, elle montre lors de la seconde partie du set toute l’étendue de son registre vocal. Passant avec une aisance confondante d’un timbre rock à une tonalité des plus lyriques, elle confère aux chansons de son groupe une puissance qu’on ne leur connaît pas. Totalement habitée par son interprétation, elle donne le meilleur d’elle-même. Nous vivons intensément le set grâce à une grande artiste, une vraie professionnelle en pleine possession de son art.

A la fin de « The Phantom Agony », le public pense que le show est terminé. Que nenni, puisque après avoir quitté la scène, le groupe remonte pour jouer « Sancta Terra » et « Illusive Consensus », ce dernier titre figurant rarement sur les set lists des concerts du groupe. Remerciant chaleureusement les organisateurs par le biais de Coen Janssen qui a eu le beau rôle de la soirée puisqu’il n’a que très peu utilisé son clavier et passé le plus clair de son temps à haranguer la foule, les membres d’Epica et tous les musiciens classiques rejoignent les coulisses sous les ovations méritées d’un public en total communion avec le groupe. Les spectateurs demandent, sans trop y croire, une autre chanson et certains commencent à partir quand, à la surprise générale, Mark Jansen, bientôt rejoint par toute sa petite bande et les membres de l’orchestre et des chœurs, remonte sur le podium et annonce qu’un ultime titre va être jouer. Ce titre, c’est « Consign to Oblivion », formidable chanson métal symphonique de 10 minutes, témoignage final de cette soirée de la générosité du groupe et de tous les musiciens envers le public, parfois venu de loin pour voir un spectacle où quantité (3h00 de concert entracte compris) a rimé avec qualité.

Mais ce n’est pas tout car, quelques minutes après la fin du spectacle, l’un des organisateurs vient trouver les spectateurs restants et leur annoncent que les membres d’Epica sont d’accord pour se prêter à l’exercice des autographes. Je profite de l’attente pour m’entretenir avec Oliver Palotai, claviériste de Kamelot mais aussi musicien classique doué ayant orchestré tous les titres joués lors du set ; sa contribution à la réussite du concert a donc été essentielle puisqu’il a élaboré les partitions de chaque instrument classique et des chœurs. Peu de temps après, un Mark Jansen des plus affables vient trouver les fans et donne l’accolade à ceux qu’il connaît ; il discute passionnément de musique, de culture, de sport et ne manque pas de charrier gentiment les Français, battus la veille par les Hollandais lors du match des seizièmes de finale de l’Euro 2008 de football. Les autres membres du groupe font preuve d’une générosité similaire envers les spectateurs, sans se prendre au sérieux le moins du monde. Seule Simone Simons manque à l’appel et tout le monde pense qu’elle est déjà partie mais un regard en coulisses dévoile un attroupement autour la jolie chanteuse signant des autographes et posant pour des photos à l’écart afin de ne pas être importunée plus que de raison. Constatant ce rassemblement, je dis à mon collègue « Dépêches toi ! Dépêches toi » afin de ne pas rater l’occasion d’obtenir la signature tant convoitée de la jeune femme. Remarquant cela et comprenant mon intention, Yves Huts, le bassiste, répète en français mes propos avec un sourire tout à fait adapté à mon plan groupie. Acquiescant d’un sourire similaire (humour toujours), je parviens à entrer dans les coulisses alors que les vigiles nous demandent de partir et à faire signer la talentueuse Simone. Je lui adresse mes félicitations dont elle me remercie et me répond que nous avons assisté ce soir à un concert très spécial.

Concert très spécial en effet, et que l’on pourrait résumer par les mots « Professionnel », « Talentueux », « Généreux », « Habité », qualifiant le spectacle d’un groupe qui vient de franchir une étape supplémentaire dans la qualité de ses spectacles. On souhaite dès lors qu’un cd du spectacle puisse être édité et aussi, que Simone Simons, Mark Jansen et leurs camarades de jeux puissent enregistrer leurs prochains albums avec un véritable orchestre et une grande chorale tant leur musique, élégante et virtuose, est ressortie grandie du set auquel nous avons assisté…

Voilà pour ce report, long certes, mais passionné et sincère, devant cet évènement exceptionnel dans l'histoire du métal symphonique, tout comme a dû l'être, l'année dernière, le concert de Thérion en ces mêmes lieux!

Setlist complète:

Classical program:

Palladium (from « The Score ») (Mark Jansen, Yves Huts)
Carmina Burana : O Fortuna (Orff)
Dies Irae (Verdi)
Ombra Mai Fu (Haendel)
New World Symphony Part 1 (Dvorak)
Spiderman Main Title (Danny Elfman)
Summer 3 (Vivaldi)
Montagues & Capulets (Prokofiev)
Imperial March (Darth Vader’s Theme) ( from « Star Wars : The Empire Strikes Back ») (John Williams)
Stabat Mater (Pergolesi)
Unholy Trinity (from « The Score ») (Mark Jansen, Yves Huts)
Peer Gynt : In the Hall of the Mountain King (Grieg)
Pirates of the Caribbean Medley (Klaus Badelt, Hans Zimmer)

Epica program:

Indigo / The Last Crusade
Sensorium
Quietus
Chasing the Dragon
Feint
Never Enough
Beyond Belief
Cry for the Moon
Safeguard to Paradise
Blank Infinity
Living a Lie
The Phantom Agony

Rappel 1 :
Sancta Terra
Illusive Consensus

Rappel 2 :
Consign to Oblivion

Ptite Note

Ptite Note
Modérateur

Je te hais ! Merci pour ce report détaillé !

Silberius

Silberius

Je crois que moi aussi je vais bientôt me lancer dans le lancer de fourchettes... En tout cas superbe report !

http://silberius.deviantart.com

Lemuria

Lemuria
Admin

Merci pour ce report

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